Description
Lettres à Blue Bird
Pig Paddle Mannimarco
« Salut Blue Bird. Tu sais quoi ? J’ai passé la semaine à peindre.
Je peins surtout la nuit, de façon frénétique. Rien qu’hier, j’en ai fait vingt. Je n’ai aucune attente, mais à chaque fois que je finis une toile, la déception est immense. Je ne fais que des merdes.
Parfois j’invite Jean-Marc. Il dit du bien de mes peintures mais son avis ne vaut pas grand-chose, il a pas assez d’amis pour se permettre d’en froisser une. Toi, je sais que tu ne me ménagerais pas. On les brûlerait ensemble, et je pourrais enfin passer à autre chose.
Mes plaintes sont trop fortes pour la mollesse de mes maux. Mes lettres sont comme mes peintures, elles font semblant d’avoir quelque chose à raconter.
Ah, et entre deux peintures j’ai relu tous les Tintin dans l’ordre.
Je t’embrasse et je t’emmerde, A la prochaine, sans plus de splendeur, sois-en sûr. »
Celle qui écrit les lettres à Blue Bird est un oiseau ordinaire qui vit à Glomar, où elle déprime grave. Avec un vieux pote, on peut parler sans gêne de tout et de rien : de la pub Haribo au cinéma qui était super ; des gros nazes fréquentés à l’époque, qu’elle recroise ; du bibliothécaire expert en films chelous qui la drague… Et du passé : un collectif de jeunes artistes qui ouvre un lieu de résidence, leurs nuits à triper ou à trainer de soirées en vernissages, leurs vacances au Glaglaland qui ont si mal tourné…
« Quelque chose avait décidé de s’amuser avec moi, un complot démoniaque s’était étendu sur toute la ville et encerclait mon existence. »
Tout semblait aller bien chez ces oiseaux mignons… Mais l’histoire vire progressivement au vinaigre, le passé n’est plus très clair… Pourquoi n’a-t-elle jamais trouvé sa place dans ce collectif ? A-t-elle vu trouble, ou ses potes l’ont-ils réellement rejetée et harcelée ? Blue Bird a-t-il essayé de la tuer ? Etaient-ils possédés par un démon ? Mystères et questions paranormales ne seront pas résolus, ce qui fait le charme, mi-drôlatique mi-inquiétant, de ce récit de l’ordinaire qui part en vrille sévère.
Le ton des lettres est désabusé, débonnaire et mélancolique… mais le règlement de compte n’est pas loin. BD épistolaire douce-amère et psychédélique, Lettres à Blue Bird nous mène là où on ne s’attendait pas du tout à aller. De ses paysages chauds et vibrants au feutre à alcool émane une atmosphère légère puis fantastique, déstabilisante et drôle à chaque page.
» Véritable claque 2025. Pig Paddle – en plus de son pseudo hilarant – est un excellent épistolier. Une première bande dessinée qui m’a cloué le bec. »
Emilie Gleason
La presse en parle
Romane Fragne, Maze :
» Lettres à Blue Bird se distingue par sa beauté trompeuse. Sa force réside dans sa capacité à restituer la confusion émotionnelle, les contradictions, les souvenirs qui s’emmêlent. Avec Lettres à Blue Bird, Pig Paddle Mannimarco signe une oeuvre étrange et précieuse : une comédie existentielle en forme de correspondance, un roman graphique pastel et venimeux, à la fois hilarant et profondément triste. On y parle de dépression sans pathos, de souvenirs sans nostalgie, de solitude sans drame – avec une liberté de ton rare et une poésie flottante. On s’y reconnaît, on en rit, et parfois, sans crier gare, on s’y prend une petite claque. »
Lire l’article complet sur Maze.fr
104 pages — 21 x 31 cm
impression quadrichromie
couverture souple avec rabats
collection Amphigouri
ISBN 9782390220541
25 €