Sauvage - ValfretSauvage - Valfret

Sauvage – Valfret

20,00

BLABLA LA VIE. BLABLA LA MORT. BLABLA LA MERDE. POUR ÊTRE PLUS PRÉCIS, ON POURRAIT RAJOUTER ENCORE : BLABLA LES FLEURS, LES CRS. BLABLA LES VISCÈRES, LES MONTAGNES, L’UNIVERS. BLABLALES AUTRES, LA VIE ET AINSI DE SUITE. TOHU-BOHU EN PLEIN AIR, ORAGE GRAPHIQUE PLEINE PAGE, SAUVAGE EXHIBE LES MILLE FACETTES DE CET ANIMAL PERDU QUE L’ON NOMME L’ÊTRE HUMAIN.

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Description

Derrière les casques, visières et matraques respirent des hommes et des femmes ordinaires, qui doivent lutter pour se nourrir, et rêvent quelquefois de liberté. Sauvage n’est pas une commande du ministère de l’Intérieur, mais le nouveau livre de Valfret Asperatus, chez Frémok. Il y dissèque, digère et déforme ce qu’il voit dehors et ce qui le frappe, ce qu’il vit, révère ou vitupère. En sortent des scènes bucoliques ou apocalyptiques qui engagent l’homme de la rue comme le flic, engendrent des monstres inquiétants ou farfelus, machines humaines en quête de sens, de jouissance et de survie.

Les talents de nos Compagnies Républicaines de Sécurité sont nombreux dans Sauvage, où ils outrepassent leurs régaliennes fonctions. Ils y vivent d’amour et d’eau fraîche, redécouvrent leurs corps, qu’ils rejouent le Déjeuner sur l’herbe ou s’exercent à la luge, à la danse classique… en prenant garde de ne pas glisser sur le sang qu’ils ont répandu. Sous l’armure s’exprime l’être vivant qui comme chacun mange, fait la miction, l’amour, ou les trois à la fois à l’occasion d’une randonnée, mais jamais sans matraque. Leur attirail se disperse dans la pénombre d’une forêt, lieu magique entre tous où l’humain rencontre la bête. Réflexes conditionnés, pulsions héritées du monde civilisé reviennent au galop, comme lorsqu’il s’agit de charger une innocente biche ou de ramener du gibier à l’être aimé.

Valfret Asperatus dépeint, au milieu d’autres obsessions, des êtres de chair aliénés à leurs besoins et désirs, traversés par une violence qui les dépasse, ou par des moments de fantaisie primale. Mais l’essentiel est ailleurs dans cette série de peintures, débuts d’histoires ou séquences ouvertes qui font appel à la part la plus débridée de notre imagination. Pittoresques comme les étangs où ils se mirent, pissent et se marient, ces CRS deviennent figure universelle. Leurs vêtements et détritus, tout ce que l’humain a produit de plus stupide, de plus sauvagement industriel envahit d’illustres tableaux, des paysages détournés de Monet deviennent un champ de bataille.

Une guerre fait rage entre civilisation et vie sauvage, images d’Épinal déteignant l’une sur l’autre : des paquets de chips volant dans un ciel d’orage revêtent une dimension tragique, les machines-outils redeviennent corps, jouissant et gémissant. La mue abandonnée, éléments et sensations déchaînés brouillent nos perceptions, expressionnisme et abstractions permettent à Valfret Asperatus de rendre l’insoutenable légèreté de l’être, sous l’état d’urgence et les tas d’ordures.

Sauvage est une décharge de couleurs, de textures, de signes détournés, une lente digestion entre divagation et sérieux, trivial et sublime, potache et questions impénétrables. Toute connaissance du monde s’y défait, la matière change d’état, refuse de se laisser circonscrire, se fait monstrueuse ou fragile, paisible ou terrible. Sous les airs du plus truculent délire, Sauvage interroge ce qui survit de nous dans la tempête, en quoi nous pourrions nous transformer dans un monde autre, comment nous imprègnent signes, impératifs et interdits, quête de sens et besoins primaires.

72 pages — 21 x 26,5 cm

impression quadri

Cousu brut avec brassard

collection Amphigouri

ISBN 9782390220220
20 €

 

Informations complémentaires

Poids 385 g
Dimensions 21 × 26,5 cm