Washi shifu !

Avec tous ces chamboulements à dormir debout (ou pas dormir du tout, pour certain-e-s), on en oublierait l’essentiel : il serait si facile de passer à côté de ce qui « est » en nous – et qui doit sortir par un moyen ou un autre. Trêve de « tuto-cuisine-brico-couture-plomberie-créative », passons au salon avec un bon verre de « ce qui vous convient le mieux » et faisons du Shifu.

Il vous faudra : un pied, deux mains (presque), un rouet (10 € sur LeB-C) ou un fuseau (fait main ça coûte rien), du papier de qualité supérieur (voir washi sur le site) ou pas – ça marche tout aussi bien avec le journal local …

Oui ça va, c’est pas un tuto. C’est un partage visuel de l’état des choses de la Papeterie des Arceaux &co… rien de bien motivant.

Aller. Je « spoile » : on voit des pieds, des mains, du papier et une nana qui prend son pied (désolé, on se laisse aller). D’ailleurs on ne la voit pas, mais on imagine que les +2mn visibles résument toute la « passion » des 3h passées à filer du papier – papier consentant, humide et préparé à ce partage… il y avait de quoi vous donner envie, ou pas, chacun son truc… mais c’est super excitant pour les papilles situées sous le pied droit (vous saviez pas), l’oreille affûtée (ça se travaille) et surtout pour les extrémités des doigts qui ne sont pas souvent sollicitées (mmmm) ! Essayez vous-même, vous comprendrez mieux…

Donc, enfin je m’y remets ! Ben oui, depuis le début des travaux à une main, parfois plus, de début mai 2019 (!) je n’ai pas eu le temps d’en faire du Shifu et par conséquence pas non plus de tissage de Shifu !… ben voilà chose faite. 1/2. Ok, idéalement j’aurais dû m’y mettre quand il faisait si humide le mois dernier (question de dilatation et élasticité des fibres), mais voilà, on fait comme on peut, tous autant que nous sommes et chacun dans son domaine… Mais restons dans cette lancée…

Voilà, voilà, rien de bien stimulant, mais qui vient des pieds, à défaut des tripes ou du coeur qui cuisent avec les petits légumes qui vont accompagner le repas de ce soir. Plein d’amour tout ça.

En attendant le « picnic-barbecue » du 19 dans les bois sans vous, on vous embrasse de trééés loin, avec toute notre générosité…

Prenez soin de vous et des vôtres !

 

Fil de papier

L’été 2017, sur le conseil de notre amie Iorwen, Sandra et Wally Wallman ont fait don de leur métier à tisser à l’atelier de la Papeterie des Arceaux (merci d’ailleurs). Bel objet. Bel outil. Que de pistes.

Métier à tisser, don de Sandra & Wally Wallman en 2017.

Après avoir fait un essai qui a satisfait une certaine curiosité et un besoin de comprendre les machines et leurs capacités, à la fois simples et complexes, le tout est resté dans l’atelier à attendre que le lien se fasse entre les objets, le lieu et les personnes, que la création demande un support, que se tisse le mouvement.

Puis à la fin de l’hivers, Joan Kendall a fait don de fils, de cotons et de 2 fuseaux pour completer le métier à tisser et encourager le mouvement. Mais comment s’y prendre pour ne pas se perdre dans toutes ces possibilités.  Dans ces sacs il y a des dizaines de pelotes de toutes natures et de toutes les couleurs.

Une pelote tombe et roule au milieu de la pièce. Joan m’explique que c’est une pelote de fil de papier.

Et puis voilà, sans rien demander, depuis un peu plus d’une semaine le fil se fait au fuseau.


Mais fils de papier. Fils de fibres de papier. Le fuseau tourne et on explore les possibilités. Un nouveau support pour la reliure, l’impression et le papier en volume, des objets arrivent par flots.

Alors on cherche comment améliorer, peaufiner, comprendre, expérimenter…

Arrive le “Shi-fu”, pas celui du panda, celui du kami-ito (lamelle de papier) et du koyori (papier « tordu » ou corde de papier)), l’inspiration est là : le Shi-Fu est un processus de fabrication de « fil de papier » qui est ensuite tissé avec du coton ou de la soie. Le tissage de papier, le tissage du Khadi, du papier journal, du kraft … de façon simple mais subtile avoir un tissu de papier, sans tomber dans les pièges tendus et en savourant la recherche. Trouver un sens là où on ne s’y attendait pas : alors tisser du papier devient une évidence. Le « truc » qui était là et qu’on n’arrivait pas à formuler. Les idées s’emboitent, se multiplient, se chassent, se bousculent mais une chose reste : le papier.

Si parmi vous il y a des connaisseurs, passez nous voir, ici il y a des tonnes de questions à poser… Déjà maitriser le fil-papier et le fuseau. Et pourquoi pas le rouet. Ensuite tisser, relier, imprimer, plier et recommencer.

À suivre…