Le paradoxe du nuage de lait

La mémoire est une chose paradoxale au même prix que le temps, l’immunité, les schèmes, l’amour et le fromage – entre autres… La récurrence et l’évocation me susurrent qu’il est bon de s’y remettre. Je ne saurai retarder ce qui n’est plus d’actualité, et pourtant voilà qu’il est nécessaire de regarder ses cicatrices comme des symboles non-conventionnels du passage des actions inexistants au temps présent, histoire de m’en rappeler si besoin. Les cicatrices laissent des traces indéniables de ce qui s’est passé, je ne pourrai le nier, mais à force de raconter l’origine de celles-ci je suis tentée de broder d’autres images par dessus. Un iceberg dans le cortex, fil et aiguille en main. Faire des originaux à partir de copies et de projections de réalités décalées, faire peau neuve après l’impact avec la réalité d’autrui, aussi brutale soit-elle, c’est possible, si on laisse couler. Les accidents ponctuent un temps passé à faire ce qu’on avait à faire, poussé par le besoin de continuer, on ne pourra pas dire que c’était le moment. C’est toujours jamais le moment, nous en conviendrons. Le souvenir n’est jamais qu’un double d’un moment éphémère par nature, d’un instant passé, déjà joué, déjà-vu, ou à venir mais que cela ne vous empêche pas de repasser par là.

Moulinez-vous donc dans la mobilité immobile de l’innocence, de la curiosité, de la désillusion, de l’amour, de la tristesse ou de la plénitude des textes, images et musiques proposés

le 18 septembre à 17h par Mill

ce duo apprécié pour ses qualités Ektachromes, sans inversions de valeurs chromatiques, ni sensorielles, qu’on suit depuis qu’il existe et dans différentes formes, faite de souvenirs épars. Pourtant, vidéo à l’appui, je peux dire que mon souvenir de leur travail est percutant et répercutant. Dans la suite logique des paradoxes nourrissants, prenons le temps de fabriquer de nouveaux souvenirs à partir de récup’, de gestes précis et de mots dissous dans un langage en mouvement.

Et le paradoxe du nuage de lait restera entier…

« Rien de plus intemporel, de plus innocent que le fait de réunir des images, des objets, des oeuvres. Rien de plus salutaire que ce geste de conservation de ce qui pourrait disparaître. C’est aussi jouer avec le temps, partir à la recherche d’un temps passé, d’un temps perdu, d’une mémoire cachée, espace voué à la mémoire intime, inconsciente et à la contemplation ». 

Hans Belting – pour une anthropologie des images 

 

A l’heure où le numérique a envahi notre quotidien et nous assaille d’informations et d’images en mouvement, Will arrive comme un contre-point dans ce flux incessant, pour remettre au goût du jour, des «ancêtres» du son et de l’image, et proposer l’adaptation d’une oeuvre littéraire en musique avec de l’image fixe. 

Ce n’est pas une lecture, c’est un concert ayant pour trame une oeuvre littéraire. C’est une adaptation contemporaine qui offre une nouvelle dimension à l’interprétation d’une histoire. Le récit est recomposé par touche impressionniste, dans une mise en espace. « Rien de plus intemporel, de plus innocent que le fait de réunir des images, des objets, des oeuvres. Rien de plus salutaire que ce geste de conservation de ce qui pourrait disparaître. C’est aussi jouer avec le temps, partir à la recherche d’un temps passé, d’un temps perdu, d’une mémoire cachée, espace voué à la mémoire intime, inconsciente et à la contemplation ». 

 

Pour construire la trame visuel de ce concert-fiction le duo Mill a fait le choix de puiser dans des images existantes, des images d’amateurs et de professionnels, des images collectées, des images oubliées qui peuvent se partager ; les diapositives a donc était leur support d’investigation. Au grès de cette collecte, plus de 4000 diapositives ont été récoltées, seulement une centaine ont été retenues pour le projet. 

Pour composer la trame sonore, les musiciens ce sont appuyés sur les sentiments qui traversent l’oeuvre, les états émotionnels et psychiques du personnage (l’innocence, la curiosité, la désillusion, le sentiment amoureux, la tristesse, la plénitude…) 

Le récit de la nouvelle de Stevenson a ainsi été recomposé par les 3 médiums texte – musique – image 

 

Les musiciens qui composent le duo MILL, Delphine Barbut et Florent Pelage ont imaginé ce concert-fiction alors qu’ils étaient à la recherche d’un support pour structurer leur musique, majoritairement instrumentale, sans structure de couplets/refrain, en perpétuelle progression. Ils ont choisi de s’appuyer sur une histoire, celle de Will du moulin, personnage de RL Stevenson. 

L’idée d’une mise en lumière et en image de certaines scènes du livre est venue assez naturellement pour mieux étayer la poésie du texte. 

Un deuxième postulat c’est rapidement imposé à eux : celui de travailler sur un projet en dehors de toutes connexions numériques. Une proposition en résonnance avec le personnage de Will, qui dans ses choix agit à contre-courant. 

Ils ont donc choisi d’opérer avec du matériel et des objets obsolètes. 

“Les voyages faits et les voyages non-faits, sont simplement un prétexte et la matrice d’un voyage sans fatigue ni arrivée, qui réinvente à chaque instant son voyageur et aussi son chemin et son but ” Roberto Juarroz – Quinzième poésie verticale 

Ce concert-fiction s’est inspiré d’un personnage de RL Stevenson, Will, symbole de l’homme dans sa quête de nouveaux espaces, dans son rapport au territoire, à sa condition, à ses limites. Au fil de l’histoire, le personnage devient ce voyageur passif pris en duel entre les notions de mobilité et d’immobilité, et nous mène petit à petit vers son voyage intérieur. 

A l’heure où notre société remet sans cesse en question les notions de mobilité et de consommation, l’histoire traite le sujet de façon intemporelle et atypique. 

Dans un dialogue constant entre son et en image, ce spectacle propose de la musique live dans une ambiance cinématographique, proche des états émotionnels du personnage. Sur scène le duo joue avec de la projection diapositives, en incluant des extraits du texte diffusés sur un magnétophone à bande, des bruitages sur platine vinyle. 

Tea’ser 

Delphine Barbut (guitare/voix/projection) 

Chanteuse et guitariste dans divers formations rock, folk et musiques expérimentales, c’est avec le projet solo Lady Calling que Delphine a mis peu à peu sa musique au service de différents supports artistiques. On la retrouve actuellement aux côtés de la compagnie VIRUS (théâtre de rue) avec qui elle a réalisé des concerts pédagogiques, la compagnie HUMAINE (danse contemporaine) ou à l’occasion de collaboration plus spontanées autour de lectures. Elle a contribué à la création du Cursus musiques actuelles au CRD de la Dordogne, en tant qu’intervenante en guitare électrique et composition. Elle anime avec le Musée du Périgord, des ateliers de médiations (notamment auprès du public de centre sociaux, Ehpad, foyer éducatif…) pour la mise en son/musique d’expositions. 

Florent Pelage (basse/clavier/projection) 

Il a suivi des cours de contrebasse et fréquenté la classe d’électro-acoustique au Conservatoire d’Angoulême, tout en pratiquant la basse électrique. Bassiste au sein de diverses formations, il a notamment oeuvré dans le duo Ciel Gris. Il est également électro-technicien et passionné d’amplification à lampes, ce qui l’amène à créer des prototypes d’amplis ou tous autres appareils agissant sur le travail ou la modulation du son. Des compétences largement exploitées dans ce projet. 

Soundcloud

Bancamp

 Durée : environ 45 minutes 

(Initialement, ce projet a été soutenu et réalisé grâce aux résidences à la Gare Mondiale à Bergerac, à la galerie Verbale le Paradis, au Lycée agricole de Coulounieix-Chamiers, au Centre multi-média de Neuvic s/l’Isle, l’Agence culturelle Dordogne Périgord. )

Tea Time Doré de Mai

Il s’en passe des choses à la mare! L’inverse est rare…

Le mois de mai s’annonçait fertile et je confirme, il l’est. Pas une minute à soi ni de ver, malgré les journées et beignets de soleil sucré. Dans le cadre de la Fête de l’estampe, La Papeterie vous a concocté une semaine digne de vous. Et oui, fini les temps creux et l’espace à combler, bien que ces choses là ne soient pas monnaie courante, plutôt monnaie filante par ici, y’a de la gravure d’épargne mais pas que… En tous les cas, nous y voilà, un apothéose possible se projète en filigrane au fond de la mare, la vase se fait épaisse entre les oreilles, l’épanouissement mental n’est pas assuré mais au moins on aura essayé de brouiller la piste, les oeufs, le trésor.

Non, non, rien à avoir avec le tea time du 29 mai, mais c’est une mise en bouche à la louche…

À partir du 24 mai vous pourrez découvrir des oeuvres originales des auteurs du FRMK à l’atelier. 

Oui, oui. L’origine des mondes imagés des livres proposés par les artistes et auteurs qui peuplent le collectif du Frémok sera à la portée de vos yeux nerveusement connectés à vos envies profondes.

Et profitez de votre passage par ici pour laisser une marque dans le grand livre des prophètes sans maitres aux terres multiples, profanes et sanctifiés, participez à l’Évangile Doré version arceaux.

Avant un TeaTime mondialement attendu le 29 à 17h, vous pourrez en effet mettre la main à l’eau bénite de la mare, vous pourrez saisir les outils de la sécrétion des images sacrées : oui, vous pourrez graver les tables de la joie, vous initier à la gravure collective, sur la trace des femmes à barbe, façon Jesus-Triste. 

Mercredi 25, jeudi 26 et vendredi 27 de 15h à 18h l’atelier vous accueil et vous initie, pour retracer ou graver l’histoire qui s’écrit à l’encre d’imprimerie. 

Revenez dimanche 29 pour acquérir savoirs et originaux provenant des actes de prophéties apocryphes et détournement tactiles des gestes de transmission où l’humour n’interdit ni la ferveur, ni la beauté…

(Atelier linogravure du 25 au 27 mai de 15 à 18h, sur réservation) 

Le jeudi 26 mai, à 10h nous serons sous la halle de La Tour Blanche en compagnie de l’atelier Mistoury et l’atelier 360° pour faire une démo en plein air et fêter l’estampe en public… venez nous soutenir, aucune excuse, c’est férié le 26 mai et tout un parcours vous est proposé! Des expositions autour de la gravure seront aussi visibles dans les ateliers d’à côté que nous avons plaisir à fréquenter et que nous vous invitons à découvrir si vous ne connaissez pas encore… Dépliant 3 volets

Enfin, soyez ici le dimanche 29 mai à 17h : Yacinthe Galbé et JohnLong, deux des fondateurs de l’animal à multiples facettes qu’est le FRMK, seront dans l’atelier de la Papeterie pour nous rappeler d’Éther-Nuée. Une lecture insolite et grimée de l’Évangile Doré de Jésus-Triste et de l’Apocalypse Tonnerre d’Éther-Nuée, une performance imprimée en directe dans vos rétines, vos membranes sensibles et votre coeur, suivi d’une dégustation des Larmes de la Joie. 

Ce jour-là, nous nous réunirons pour célébrer Jésus-Triste. Nous nous réunirons pour appeler Vergée, Végée et Barbakasse. Apportez mascara, rouge à lèvres, robes à fleurs. Apportez fleurs, poils et plumes. Apportez vos coeurs à ouvrir. Nous boirons plus que des larmes de joie. Avé luïa !

Mais qu’est-ce donc “L’Évangile Doré de Jesus-Triste”?

“Auteur d’illustrations d’une postérité exceptionnelle, source d’inspiration des péplums hollywoodiens ou de la Genèse de Robert Crumb, Gustave Doré nous a ouvert le chemin. Chacune de ses images a été interprétée, parfois plusieurs fois, par un couple mixte d’artistes. L’un a réalisé le dessin, l’autre l’a gravé sur linoléum, retrouvant le mode de production de ces images à l’époque, quand Gustave Doré réalisait les dessins qu’une vingtaine de graveurs était chargée d’exécuter.

Ainsi, les artistes qui sont venus en résidence à La « S » ont pu non seulement faire vivre la belle idée de la mixité propre à La « S » Grand Atelier, mais aussi redonner une nouvelle vie à une forme de partenariat artistique qui a disparu avec l’évolution des techniques d’impressions. 

C’est alors que ce qui devait arriver arriva. De la succession de gravures est né un nouveau récit, une nouvelle histoire, L’Évangile doré de Jésus-Triste. Quelque part entre La Vie de Brian des Monty Python et La Dernière tentation du Christ de Kazantzákis ou Scorcese, ce livre singulier marche sur les eaux miraculeuses qui s’étendent entre les artistes porteurs d’un handicap et les autres, entre les croyants et les autres, entre les femmes et les hommes, entre tout un chacun.

Proposé en grand format pour profiter pleinement de sa puissance graphique, l’ouvrage inclut également des notes et des commentaires qui situent ce nouvel évangile par rapport à ses homologues canoniques ou apocryphes.”

LA « S » GRAND ATELIER (BEL)

La « S » Grand Atelier est un centre d’art brut et contemporain reconnu pour la défense de ses auteurs d’art brut, mais aussi pour son activité de laboratoire de recherche artistique avec l’art contemporain. Un lieu d’expérimentations et d’émancipation situé à Vielsalm dans l’Ardenne belge. www.lasgrandatelier.be

Et vous aurez l’occasion de découvrir et même d’acquérir les gravures originales, issues de cette expérience humaine.

Sans cérémonie, voici ceux et celles à qui vous allez vous frotter en franchissant le pas entre ici et là : 


Yvan Alagbé (Yacinthe Galbé) est né en 1971 à Paris, de mère française et de père béninois. Au cours de ses études scientifiques il rencontre Olivier Marboeuf avec lequel il anime une revue trimestrielle, L’OEil carnivore. Ensemble, ils signent un premier livre, Ville prostituée aux éditions Vents d’Ouest. Ils constatent à la fois les possibilités des littératures graphiques et l’impossibilité de les explorer chez un éditeur de bande dessinée classique. Ils fondent alors les éditions Amok et la revue Le Cheval sans tête. Dès 1994, Amok et Fréon tracent un axe Paris / Bruxelles en animant sous le même nom d’Autarcic Comix un café littéraire mensuel d’un côté de la frontière et un festival annuel, de l’autre. En 2002, Amok s’unit à l’association Fréon pour donner naissance à un géant des littératures graphiques, le Frémok. Persuadé qu’il s’agit d’un retour à une unité primordiale, Yvan Alagbé entreprend d’étudier cette fusion sous l’angle ethnologique et mystique en inventant le professeur A. Il se perd dans des recherches à ciel ouvert sur le Fantôme colonial ou la nébuleuse ExpérienceAlice. Pour financer ses travaux, le professeur A se voit contraint d’exercer diverses activités annexes comme marabout (tarifs sur demande) ou traducteur (Les aventures d’Alice au coeur de la terre de Lewis Carroll, Un livre a-sensé d’Edward Lear, Palestine de Joe Sacco, Le Quartier des marchands de Beauté de Ben Katchor…). À la surprise générale, ses inlassables recherches sur les mystères du frémokisme devraient déboucher prochainement sur une véritable histoire de l’Amour. Membre du comité éditorial du Frémok, Yvan Alagbé dirige également avec Latino Imparato la collection Le Signe noir des éditions Rackham. Il vit et travaille où il veut, mais le plus souvent où il peut.

Jean-Christophe Long est un grand Belge né en 1968, une si belle année si décriée de nos jours. Lino-graveur et xylo-graveur, il a étudié la bande dessinée à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles où il s’enrôle très vite dans le collectif Frigoproduction, participant aux numéros de Frigorevue et Frigobox. Quand Bruxelles se réveille capitale européenne de la culture et que Fréon mène le projet Récits de ville, il est de la partie. Il a travaillé comme illustrateur pour la presse belge et participé au spectacle The Attendants gallery. Aujourd’hui, il est Périgourdin. Auteur-graveur de BD, il est aussi un rugbyman qui n’a pas peur des coups. Il travaille seul, mais participe à tout. Il pense à l’envers par la force des choses et de son talent. La plupart du temps, il cherche l’image et l’image le trouve : burlesque, sérieuse, inattendue, mais réfléchie. Ses images s’impriment. Il fait parler l’inconscient à travers ses personnages insolites. Il produit du sens, très personnel, dans un monde qui en perd à chaque fois qu’on allume la radio. Lorsque sa presse de gravure et sa créativité sont au repos, il communique et se renseigne sur tout. Toujours à l’affût, ses oreilles aussi travaillent sans repos, elles écoutent et lui, il décrypte les ondes. Il est idéaliste et perfectionniste, mais aussi un dystopique modéré, mystérieux à ses heures perdues. C’est de la gentillesse délicate de 192cm de haut, malgré ses grondements d’ogre. Ses images viscérales sont effrayantes de véracité et d’humour. Il supporte tant bien que mal les frasques délurées de sa compagne qui ne cesse de trouver de quoi occuper ses mains et leurs esprits par des inventions plus tordues les unes que les autres. Cette fois-ci il s’est plié à l’envie de Laura de créer un espace-temps hors limites et sens-dessus-dessous où elle empile et décortique tout ce qui lui passe par les neurones. Oui, L l’entraine là où personne n’a jamais osé poser pied, parfois au fond d’une mare, parfois dans des projets concrets et délirants.

Née Britannique et toujours pas admise au rang national, Laura Leeson s’épanouie en Dordogne depuis toujours avec des parcours longs et courts ailleurs en Europe. Avec son caractère constructif, elle observe, d’un regard décalé, ce qui l’entoure. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de la Cambre (Bruxelles) en “cinématographie expérimentale d’animation et vidéographie”, entre autre, à Bruxelles elle a aussi pu développer ses connaissances en reliure, imprimerie et autres activités illicites. De retour en Périgord vert elle crée ARTicle19, y elle développe des outils pédagogiques et artistiques autour de l’image. Pendant plus de 20 ans elle a accompagné des gamins, des adultes ou des institutions dans la création de films d’animation ingénieux et citoyens, éthiques ou politiques, tout en animant des ateliers de découverte autour de l’art, d’expression graphique et linguistique. Animatrice culturelle, organisatrice d’événements et militante, elle est une vidéaste touche à tout, ardente manipulatrice d’images, opératrice de mots, plieuse de tissus, gratteuse de 16mm, tisseuse de papiers et de liens. Elle serait rock’n roll réaliste selon certains, peut être une exubérante contrôlée, sérieuse et réfléchie et pas sans humour. D’ailleurs, elle ne cesse de tricoter le geste et l’idée, d’explorer le sensible et les sens de toutes les façons imaginables et à sa disposition. En 2017, elle crée de toutes pièces La papeterie des Arceaux : un espace où elle peut mettre tout ce qui l’anime, un truc comme ces sauces qui ont bon goût sans qu’on sache dire de quoi elles sont faites, tout ce qu’on sait, c’est que c’est bon.

Les artistes exposés:

Gravures originales du collectif de L’Évangile Doré de Jesus-Triste.

 

 

 

Fred Coché : Né en 1975. Nancéen, il a étudié la bande dessinée à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles. Ses premiers courts récits sont parus dans la revue Frigobox #9 et #10. Il participe ensuite aux ateliers Récits de Ville créés à Bruxelles par Fréon. C’est alors qu’il réalise en gravure (eaux-fortes) un récit de trente-deux pages totalement muet : Hortus Sanitatis. C’est également en gravure qu’il exécutera Vie et mort du héros triomphante au Frémok et Ars simae naturae aux éditions L’OEil du serpent. En résidence à Berlin, il rompt avec sa technique de prédilection pour adopter la peinture à l’huile, qu’il travaille en grand format depuis de nombreuses années. Frédéric Coché compose au fil de ses ouvrages une véritable histoire du regard, ancrée dans la tradition et résolument contemporaine. Il expose régulièrement en France et ailleurs.

Olivier Deprez : Graveur, dessinateur, Olivier Deprez est né en 1966 à Binche en Belgique et vit maintenant dans le sud de la France. Membre fondateur du collectif Frigoproduction, des éditions Fréon et FRMK, il est écrivain, théoricien, peintre. Il a enseigné dans plusieurs écoles supérieures d’arts graphiques. Grand lecteur de Proust, Dante ou Joyce, il travaille aussi autour de l’oeuvre du poète américain A. R. Ammons. En 2006, il participe au projet théâtral The Attendants gallery. C’est à cette occasion qu’il rencontre le comédien Miles O’Shea et crée avec lui la RollingTowerTable. Cette machine à imprimer et colporter des gravures est au centre de BlackBookBlack, un projet dédié à la gravure et au livre. Actuellement impliqué dans un long travail de gravure WRECK et HOLZ, il explore la gravure et l’image collective dans différents lieux à travers l’Europe.

Jean-Christophe Long : (voir plus haut pour celles et ceux qui ne savent pas)

 

DoubleBob : Né en 1981 à Albi. Après un cursus d’arts appliqués et de nombreux travaux autopubliés, sa rencontre avec les éditions Frémok en 2007 sera déterminante dans son parcours artistique. Il y publie tout d’abord deux albums : Le chat n’a pas de bouche vous aime beaucoup (2008) et Sous-sols (2012). Il participe en parallèle au projet Knock Outsider !, mené en commun par le Frémok et La « S » Grand Atelier, et co-réalise à cette occasion l’explosif et mystérieux La crâne rouge (2012) avec Nicole Claude. En 2016, au retour d’un long voyage en Amérique du Nord, et restant fidèle aux éditions Frémok, DoubleBob publie son grand oeuvre, Base/Zone, album compact de 300 pages qui développe une approche originale et poétique des possibles de la bande dessinée. Ce livre magistral, aussi délicat que puissant, donne lieu à deux installations, d’abord au festival Cultures Maison (Bruxelles) en 2017, puis lors du festival Indélébile (Toulouse) en 2018. Cette même année, il participe au manifeste monstre De tout bois (éd. Adverse) et réalise une résidence à l’Atelier Autonome du Livre à Mosset. Après la réalisation de Mes Locataires (2018), proposition à caractère autobiographique qui jette un nouvel éclairage sur l’ensemble de ses travaux passés, DoubleBob termine aujourd’hui une série de récits publiés en fascicules sur une année.

Thierry Van Hasselt : Membre fondateur des éditions Fréon et du Frémok, éditeur, scénographe, installateur, graphiste, Thierry Van Hasselt est né en 1969. Il a rencontré une importante reconnaissance critique à la sortie de son premier livre : Gloria Lopez, enquête obsessionnelle sur les traces d’une « vertueuse Justine ». Séduite par l’atmosphère et les matières de ces images, Karine Ponties, danseuse et chorégraphe de la compagnie Dame de pic, l’enrôle pour une création commune qui prendra la forme d’un livre et d’un spectacle. Pour leur seconde collaboration, Holeulone, il réalise un film d’animation, intégré au spectacle et aux mouvements des danseurs. Les travaux de Van Hasselt font l’éloge de la matière, triturée, étalée, diluée, que ce soit les noirceurs veloutées du crayon aquarelle, de l’encre du monotype, ou l’acidité colorée de la peinture à l’huile dans son projet : La petite main. Très impliqué dans la collaboration artistique et éditoriale du Frémok avec La « S » à Vielsalm, notamment à travers la collection Knock Out. Dans Vivre à Fran Disco, livre à travers lequel il donne vie, en bande dessinée, à la ville éponyme imaginée et construite jour après jour par son comparse, l’artiste Marcel Schmitz.

Marcel Schmitz est né en 1966 à Bastogne. Il travaille à La « S » Grand Atelier depuis 2007. Son travail repose essentiellement sur une recomposition personnelle d‘environnements architecturaux tels qu’immeubles et villes parfois sillonnés par des engins de son cru. D’abord limitée à la peinture, son œuvre s’est étendue au volume avant de se lancer, grâce à la collaboration avec Thierry Van Hasselt, à la conquête du temps.

Mathieu Morin / Camille Lavaud : Né à Issoudun en 1977. A son arrivée dans le Nord en 1999, il opère au sein de plusieurs groupes de rock et c’est ainsi, en jouant dans le garage d’un psychiatre, qu’il découvre l’art brut (collection de Philippe Mons depuis exposée au LaM à Lille.) C’est un choc, à partir de ce jour, il s’adonne à l’étude, à la recherche et à la collecte de cet art. Depuis une dizaine d’années, Matthieu Morin étoffe sa collection d’art brut tout en collaborant à de nombreux projets liés aux pratiques autodidactes de l’art. En 2016, il fonde le label La Bell e Brute aux côtés d’Olivier Brisson (psychomotricien, musicien, et programmateur de la salle parisienne « Les Voûtes » spécialisée dans la musique expérimentale), Julien Bancilhon (psychologue, luthier, musicien expérimental et fondateur du groupe « Les Harrys » et de radio «Tisto» composé de 6 jeunes autistes) ainsi que Franq de Quengo (membre du groupe Dragibus et des Harrys, programmateur du festival Sonic Protest. Ils produisent ensemble le premier disque de Jean-Marie Massou, ermite et artiste brut du Lot, entre documentaire sonore et musique expérimentale. A cette occasion, Matthieu Morin présente le travail sonore et visuel de l’artiste-prophète en tant que co-commissaire de l’exposition Brutnow à l’Espace Gantner de Belfort et consacrée à «l’art brut aux temps des nouvelles technologies».

En 2017, il renouvelle l’expérience avec une nouvelle présentation du travail de Jean-Marie Massou au sein de l’exposition Les Refuges du récit au LaM de Villeneuve-d’Ascq. 

Camille Lavaud – Née le 2 aout 1981 à Bergerac, elle vit et travaille entre Eymet et Paris… “Chez Camille Lavaud, le dessin est un choix de rigueur et de fraîcheur, de mesure et de débordement. S’il sert effectivement de support à l’idée, à une préoccupation expressive, à une effervescence imaginaire, il n’en conserve pas moins une marge de jeu grâce à laquelle sa capacité évocatrice reste particulièrement vive. Il se place sous le signe de la conciliation de sources diverses, mais accueille aussi des tentations antagonistes. Son énergie emprunte à la bande dessinée, au cinéma, à l’histoire de l’art, aux résonances biographiques et creuse le sillon d’un réalisme jamais figé, toujours bousculé qui répond aux appels de la fantaisie de la poésie et aussi de la restitution basée sur des superpositions de registres et de variations de tonalités.” (Didier Arnaudet)

Vincent Fortemps : Né en 1967, il a vécu toute son enfance dans un village du Brabant wallon. À 19 ans, il entame des études d’illustration à l’Institut St-Luc de Bruxelles où il rencontre Thierry Van Hasselt, Denis et Olivier Deprez. Ensemble, ils forment le collectif Frigoproduction, ancêtre belge du Frémok. En 1997, il publie Cimes aux éditions Fréon puis La Digue en 2001 chez Amok. Repéré par le metteur en scène chorégraphe François Verret, il participe à un documentaire pour Arte. S’enchaîne ensuite une collaboration sur deux spectacles, Chantier Musil et Contrecoups. À l’occasion du premier, il crée, avec ses complices de “La Cinémécanique”, un dispositif pour réaliser et projeter ses dessins. Il le développe depuis en diverses formations de musiciens ou de danseurs. Vincent Fortemps vit à F. où il a achevé Par les sillons, une oeuvre qui le hante depuis les premières heures de la revue Frigobox. Le titre dit l’attachement à la terre, matrice et matière, comme les oeuvres précédentes avaient montré le goût de la mer et du ciel.

Dominique Goblet : Née en 1967 à Bruxelles, Dominique a étudié l’illustration à l’Institut St-Luc. Elle expose régulièrement peintures et sculptures en Belgique et à l’étranger. Ses techniques mixtes, ses influences multiples, sont mises au service d’une écriture graphique unique. Son premier livre, Portraits crachés, publié aux éditions Fréon, recueillait récits et images parus dans les revues emblématiques du renouveau de la bande dessinée des années 90. Son premier long récit, Souvenir d’une journée parfaite, est paru en 2001 dans le cadre du projet Récits de villes. En 2007, la parution à L’Association du livre autobiographie Faire semblant, c’est mentir, débuté 12 ans auparavant, vient montrer la cohérence d’une oeuvre qui s’interroge tant sur la représentation et l’intime que sur la fiction et le temps. En 2010, elle achève Chronographie qui recueille depuis 2002 des portraits qu’elle fait de sa fille et que sa fille fait d’elle. Plus si entente, co-écrit avec Kai Pfeiffer, son dernier livre, est publié par Frmk et Actes Sud BD en 2015. Cette année elle signe Ostende, premier volet de la série Derrière, est au premier regard une série de peintures marines, promenade mélancolique dans les paysages sereins des Flandres. Mais sous leur beauté picturale, hors du temps, ces paysages sont prêts à éclater, habités d’hypothèses quant à ce que cachent les apparences et l’habitude, habités de désirs, fantasmes, formes – chair ou abstractions – dont on ne sait s’ils sont réels ou imaginaires. Une grammaire géométrique perturbe l’espace, des bruits rompent un confortable silence et le font parler, comme des accidents dans le décor d’un spectacle bien rôdé, des déchirures dans une toile bien connue, par lesquels s’engouffrent sensations, tensions, désirs…

Paz Boïra/ Remy Pierlot : Paz Boïra est née en 1972 à Valence, en Espagne. Elle a poursuivi ses études à Bruxelles dans la section gravure de l’École Nationale Supérieure d’Arts Visuels de la Cambre avant de rejoindre l’Institut Saint-Luc dans la section illustration et bande dessinée. Elle s’y noue, au début des années 90, avec le collectif Frigoproduction qui allait créer les éditions Fréon. Elle est illustratrice pour la presse et a réalisé également un court-métrage animé. Ses nombreux récits se dispersent entre les revues Frigobox, Le Cheval sans tête ou le Comix 2000 des éditions L’Association. Elle réalise également des illustrations pour de nombreux journaux (La Libre Belgique, Libération, Le Monde de l’éducation… ). Outre Bruxelles, elle a vécu à Marseille, en Allemagne ou à F., dans les Pyrénées orientales, avant de se poser au sud de Valence. Que voit-on dans les livres de Paz Boïra ? Le dedans retourné, le beau surgissant limpide dans le trivial. Carbonne, Eau, Encre, Formes, Espaces. Un grand mystère et des moyens dérisoires. Tout l’inverse de ce qui se passe ailleurs. Dans son dernier livre “Malgré une fin Proche” Paz Boïra propose une bande dessinée éclairée par des visions oniriques, des cauchemars réalistes qui laissent le sens s’épanouir chez le lecteur, tissent des liens entre imaginaire et vécu. Son dernier livre est une recherche, une œuvre en mouvement trouvant rythme et force dans la couleur, passant de la violence des sensations d’êtres en lutte à la douceur de leur imagination.

Rémy Pierlot est né en 1945 à Bastogne, Belgique. Il participe aux ateliers du CEC La Hesse depuis sa fin de carrière d’ouvrier à l’atelier protégé. Très intéressé par l’art et la culture, Rémy a réussi à dépasser une représentation figurative, un peu mièvre, de la réalité par le biais de la gravure et de la sculpture. Dès lors, focalisé sur les contraintes techniques, il perdu ses conditionnements culturels pour aborder d’une manière libre et décomplexée autant de portraits forts et surprenants. Ces œuvres très sensibles, proches de la fragilité de leur auteur, présentent paradoxalement une force expressive d’une vision sombre de l’être humain.

Jean Leclercq : Il est né dans la région de Liège en 1951. En 2003, il réalise ses premiers dessins à son domicile et au Centre Hospitalier Spécialisé de Lierneux dans l’Ardenne belge. Partant toujours de modèles préexistants, il redessine des portraits de femmes et d’hommes célèbres trouvés dans son dictionnaire, des photos extraites d’ouvrages sur les animaux ou des illustrations issues de livres pour enfants. Mais l’essentiel de sa production pléthorique est constituée de cases de bandes dessinées. Dans ce domaine, il fait flèche de tout bois : albums de Bob et Bobette ou de Tintin, volumes reliés du journal Spirou, anthologies de super-héros Marvel, pockets de gare italiens, numéros dépareillés de Mickey Parade ou de Pif Gadget… Une abondante documentation glanée pour l’essentiel sur les marchés aux puces locaux.

Cette incessante activité graphique, attire l’attention d’une éducatrice qui met Jean Leclercq en relation avec La « S » – Grand Atelier. Situé dans la commune voisine de Vielsalm, ce laboratoire artistique destiné aux personnes porteuses d’un handicap mental se revendique d’abord et avant tout comme un lieu de création, loin de toute considération thérapeutique. Aux activités quotidiennes, encadrées par des artistes professionnels, s’ajoutent des projets de collaboration avec des personnalités issues de différents champs de l’art actuel. 

À 65 ans, Jean Leclercq connait sa première exposition individuelle. Intitulée «Rétrospective inaugurale», elle débute le 18 octobre 2016 à l’espace « Spend » à Paris dans le cadre du «Fanzines! Festival».

En janvier 2017, La « S » Grand Atelier et Frémok sont invités par le directeur du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême à exposer leurs expérimentations narratives. L’exposition Knock Outsider Komiks est un évènement phare de cette édition 2017 et donnent une nouvelle visibilité au travail de Jean Leclercq. La reconnaissance de son oeuvre trouve un écho supplémentaire lors de la programmation de l’exposition Knock Outsider Komiks au Musée Art & Marges à Bruxelles durant l’automne-hiver 2017-2018.

Et voilà, vous savez presque tout. Et c’est déjà pas mal. Et si c’est assez pour nourrir l’envie de se perdre ici, alors que dire… Pour le reste? RDV ici, à partir du 24 mai ou sur rendez-vous…
Ben oui, il y a des choses qu’on ne vous dit pas et que vous découvrirez nul part ailleurs que là, au bon moment et à l’heure pas dite…


Bisous, bisous!

Tea Time Trompette?

Et oui… c’est déjà encore l’heure! et c’est sur une péniche au départ de la mare des arceaux que nous vous invitons dimanche prochain. Céline et Dominique vont vous emporter sur des sonorités et des mots inattendus et chaleureux, rigolo ou sérieux… Prenez votre billet pour le 1er mai à 17h et embarquez depuis le quai, la tête dans le composte, les pieds dans la vase, détendus comme une grenouille au soleil et n’oubliez pas vos palmes et bikinis!

“Alors que l’une repassait ses notes, et que l’autre ripolinait ses textes, c’est  par un jour de brouillard à l’heure du mascaret que Céline Coquet et Dominique Perez, éjectés de leurs bateaux respectifs se sont retrouvés sur une vieille péniche abandonnée “Les amis de Lucie”.

Pendant qu’ils en étaient à penser, à tenter d’essayer de remettre de l’ordre dans un incroyable fatras, leurs textes et leurs musiques s’étant entremêlés, la péniche partait, elle, au gré du courant, longeant le chemin des douaniers, des amoureux ou des pendus. 

Dans un souci d’équité, chacun des matelot devient tour à tour capitaine. 

Il y a du linge qui sèche, à côté des partitions et des feuilles de salade, ça sent le propre mais aussi le goudron avec parfois une pointe de choux farci.

Le gouvernail étant foutu,  vous voguerez au fil de leur humeur. Les seuls ancrages seront ceux du cœur de la musique et de la poésie. “ Dominique Perez

Les amis de Lucie

Ce duo original et improbable, est à l’initiative de la trompettiste Céline Coquet (Mo jazz, Yellow bird) et du parolier Dominique Perez (Nuit Blanche trio, Jazz chamber  Orchestra, Autour de minuit, Cie Nukku-Matti).

Les textes de Dominique Perez, alliés à la chaleur de la trompette et du bugle, constituent la matière première du récital, des morceaux du répertoire connus ou inconnus des créations originales de simples jingles voir des onomatopées musicales viennent ponctuer, souligner poèmes et textes humoristiques graves ou sarcastiques, créant une osmose ou un contraste inattendu.

En fait nous dirons en résumé que d’une rencontre singulière est né univers pluriel ou exactement le contraire.

Tea Time Pink avec Sillicon & Musk

De vases en alambic, la musique de Sillicon & Musk s’est vaporisé dans la mare, la double distillation fût de courte durée mais très appréciée par les oreilles et les yeux étalés sur les canapés à disposition dans l’atelier de la Papeterie des Arceaux… Une sieste des plus détendues, façon mare qui se prélasse sans ambiguïté. Ça fait du bien. On entend encore les amphibiens qui croassent dans les profondeurs des rosaces émaillées, en balade sur le dos des salamandres et autres tritons marbrés. Des choses simples à échelle humaine comme on les aime. Oui il faisait beau dehors mais l’en-dedans n’en était que plus sensible. La distillation fût complète avant le dernier whisky – par contre, je veux savoir qui, qui, qui a éteint mon appareil sans me demander, peu importe, l’impression reste, et elle n’est même pas alambiquée…

Grand merci pour ce moment tout cohobé de mouvements aléatoires et oscillatoires, les Roses de Grandi en fond d’écran. À la papeterie, on s’y retrouve toujours et c’est parfait.

RDV à la mare le 1er mai pour le prochain Tea Time…

 

Tea Time et ateliers d’avril

La mare se réveille avec la saveur particulière des choses possibles… Oui, vous êtes bien à la Papeterie des Arceaux et c’est toujours l’heure de quelque chose – là, c’est le moment de se projeter dans la mare les pieds en éventail, les mains palmées.

Fabriquer son papier, l’imprimer et relier le tout pour avoir un objet unique fait main, c’est possible dans cet atelier rural. Illustrer un texte, imprimer des cartes originales, frimer avec un carnet sur mesure, faire une affiche, une pochette, un film, un truc différemment? Naturellement, on répond présent… alors, qu’est-ce qu’on attend?

Pour vous mettre en appétit, un “Tea Time Pink” le 17 avril à 17h en compagnie de Silicon & Musk.

Et c’est assis qu’on vous servira un thé très cosy, question d’habitude : enfoncez-vous dans le canapé et laissez une techno minimale, parfois ambiant vous porter. Ce set est une tentation, une attraction con/sensuelle pour vous détendre la rétine et la peau des oreilles. 

Monsieur E. met en musique les différentes formes et transformations de la rose de Grandi. Cette forme géométrique aux multiples facettes vous pousse par les pores et s’agglutine au bout des cheveux. Et vous savez comme on aime quand c’est à multiples facettes, le poil dressé aux vibrations envoyées, c’est électrique, éclectique… comme un dimanche à La Papeterie.

Avec “Grandi’s Rose” Silicon & Musk propose une musique douce et optimiste, propice à la sieste ou à la réflexion, et tout ça s’accompagne d’une projection (un peu) psychédélique des transformations de la rose de Grandi. Alors soyez là et réservez une place assise – sinon faudra vous coller les un-e-s aux autres contre un mur façon sieste debout et je ne sais pas si vous tiendrez le coup, même si j’ai assez de cordes pour vous retenir, vos genoux risquent de lâcher dans la perspective des réverbérations acoustiques… enfin c’est une possibilité parmi d’autres, les oscillations à répercussion sont souvent imprévisibles. Mais si la peau frétille déjà et les sens sont sens dessus dessous, c’est bon signe, vous aurez juste le temps de vous laisser aller, heureusement on sera là pour adoucir la chute.

En attendant l’exposition des auteurs du FRMK en mai essentiellement les estampes, impressions originales et/ou numériques issues des livres que vous trouvez sur mes étagères (expo proposée pendant le festival international de l’estampe), profitez des derniers jours de l’expo de Bob et adoptez un Cougar par la même occasion.

La semaine du 19 avril la Papeterie sera fermée, et oui, vous pouvez toujours passer à la Papeterie, mais vous ne pourrez qu’imaginer, à travers une vitre sale, tout ce qui s’y passe, à moins que je nettoie les vitres d’ici là et alors c’est le reflet de vous-même qui vous fera de l’effet… si vraiment je vous manque, passez à l’heure du goûter pour savoir ce qu’on fabrique à la Filature : je m’en vais contaminer les enfants du Grand Périgueux avec l’atelier Papier Animé – images en mouvement, stopmotion – avec l’aide de l’ami Fred Roumagne qui sonorisera le résultat filmé par les jeunes. C’est un atelier organisé par l’association Rouletabille et l’UPOP.

La semaine du 25 avril il y a des ateliers tous les jours.

Comme d’habitude “je propose”, mais tant qu’il n’y a pas de réservations tout est possible et adaptable… alors si un atelier vous tente, mais n’est pas annoncé, demandez simplement ce qui vous plairait, c’est avec plaisir qu’on se plie à vos envies.

Lundi 25 avril 14h à 18h : Atelier Gravure avec JeanLong
(attention atelier de 4h)

Des images gravées en taille d’épargne. Oui et ça s’appelle comme ça parce que le dessin est épargné, enfin presque, ça dépend de votre dextérité. Incisez, creusez, gravez le lino (ou le bois) sans y laisser de doigts, puis faites une impression précise de ce qui se trame en surface. Estampez donc! Vous serez fascinés par l’image encrée et imprimée à la presse sur papier ou sur t-shirt.

(À partir de 9 ans, t-shirt non fourni, à moins que votre taille et couleur préférées soient en stock)

Mardi 26 avril de 14h à 16h30 : Atelier Céramique animé par Juliette, céramiste à Grand Brassac
(atelier de 2h30)

L’atelier Graine d’Art et d’Argile investira l’atelier de la Papeterie pour l’après-midi… Juliette apporte des bols qu’elle a tournés et cuits en biscuit chez elle. Chacun choisit son bol à décorer. Le décor est peint comme un tableau avec différents outils. Chacun y va de son imagination. Une fois terminés, les bols reviennent à l’atelier de Juliette pour être émaillés et cuits une seconde fois. Vous venez cherchez vos œuvres quelques jours après. Les résultats sont surprenants, c’est l’occasion de commencer une collection privée de bols uniques.

(Tarif habituel + matériel – prévoyez un tablier, places et bols limités…)

Mercredi 27 avril de 14h à 18h : Atelier Reliure
(attention atelier de 4h)

Vous connaissez le carnet à secret chinois, le Zhen Xian Bao à multiples cachettes, mais la reliure Secrète Belge, vous avez essayé? 

C’est une reliure mécanique, maligne et classe pour ranger vos dessins, images, croquis, recettes ou donner libre cours à vos pensées.

Jeudi 28 avril de 14h à 17h : Atelier Stopmotion 

À partir d’un collage complètement fou et pas collé (et oui on est à la Papeterie), inventez une histoire à dormir debout et animez la sous caméra. Personnages et ambiances inattendus sont les bienvenus. Le stopmotion est accessible à tou-t-e-s et se pratique dans la bonne humeur. Mais attention, c’est juste une initiation pour alimenter des projets plus construits. Venez essayer; le seul problème c’est que ça risque de vous plaire. Et au passage, ça vous dit un atelier bruitage et sonorisation? Il y a de quoi… Faut juste que les amis concernés se manifestent et soient disponibles… en attendant faisons bouger des images.

Vendredi 29 avril de 14h à 18h : Atelier Monotype/typo
(attention atelier de 4h)

L’encre, le papier, les matières, les formes, les mots, la presse et les outils : de la nourriture pour les neurones. L’atelier monotype se pratique en technique libre et adaptée à vos demandes – il me tarde d’avoir les mains sales et les synapses en mouvement.

Et tous les ateliers sont “à la carte”, toute l’année – pas uniquement pendant les vacances scolaires.

N’hésitez pas à passer par là pour mettre en oeuvre ce qui traine au fond de votre rétine, on adore trouver des solutions à des envies qui demandent à être exprimées, imprimées, filmées ou échangées.

Vous avez besoin d’un espace de travail, de réflexion, de composition, si ça se trouve j’ai la solution : l’atelier reste ouvert à toute suggestion selon les possibilités et contraintes. Sinon venez boire un thé et me raconter vos aventures, j’aime bien aussi…

Enfin, je vous annonce déjà le prochain Tea Time, toujours à 17h, le dimanche 1er mai : un duo improbable, pour changer, viendra mettre des impressions poétiques et ludiques dans le creux de votre cou, leur souffle ne manquera pas de vous charmer… encore une rencontre sauce Papeterie rurale… vous en saurez plus d’ici peu. 

Bisous bisous!

Tea Time Stick

Vous nous avez manqué dimanche à la papeterie lors du tea time Stick de Bob Cougar. Votre timidité vous joue des tours, nous saurons y remédier… et ma générosité n’a pas de limite et c’est avec plaisir que je vous invite à découvrir un morceau ou deux sous forme de film et par écran interposé, c’est moins sexy, moins cosy qu’un dimanche ici, mais faudra s’y faire – et être là la prochaine fois.

Pour les plus farouches mais curieu-se-x, sachez que l’expo est visible jusqu’au 17 avril (prochain Tea Time en musique) dans l’antre de l’atelier et l’écrin de la Papeterie des Arceaux à Grand Brassac City rurale. On aime les liens, suivez donc celui-ci…

Pour en savoir plus c’est par

Richter fait ses valises

Sur une échelle avec Richter ou comment une valise vole.

“Stick’em up” dirait la Cowgirl rurale à l’Indien citadin, mais ici, y’a pas que des Cowboys et des Indiennes, y’a des Cougars aussi des fois, entre autres réfugiés de l’humanité, hommes volants, costumes inquiétants, poupons décadents, illustrations ciblées, masques filtrés ou Gremlins affamés… 

C’est l’heure du TeaTime qui sonne et résonne dans le séisme des choses qui déboulent autour de nous sans crier atchoum : 

TeaTime “Stick” le dimanche 13 mars à 17h – 

Oui c’est bien ça “Stick” comme “coller” – et non, désolé, non, il ne s’agit pas du stick qu’on met sur ses lèvres gercées en manque de baisers, pas prévu de faire du sport non plus si ce n’est avec Richter sur une échelle de magnitude indéterminée, ce n’est donc pas ce stick là, pas celui qu’on balance au loin à l’animal qui remue de la queue heureux de jouer avec l’humain, bien que, l’analogie peut déraper rapidement vers des associations inattendues. Vu ce qui se prépare dans l’atelier, les sismographes auront de quoi animer leurs soirées à thème si populaires entre praticiens de l’incertitude. Et c’est bien là le truc… des associations, des échelles, des incertitudes bien calées.

Revenons aux vaches et aux tortues géniales qui broutent paisiblement, les pieds bien ancrés au sol, insensibles au bâton qui vole.

Ce teaTime sera visuel et convivial : une petite perf’ avec Bob Cougar pour vous aider à entrer dans un monde particulier. Oui, il viendra coller ses images sur nos murs version XL, sous vos yeux. Et soyez prêt-e-s, c’est pas si simple, l’échafaudage tiendra le temps de l’exécution, alors la ponctualité au pied de l’échelle est requise, en manquer une lichette serait regrettable; monter d’un échelon sur l’échelle de Richter par des chemins communaux valise en main, c’est dans nos cordes et l’amplitude sera de mise, ça va secouer sous vos pieds.

Après l’attraction toute en action, entrez examiner tranquillement et de plus près le brassage visuel des images, des souvenirs intimes, des références culturels, médiatiques ou sociaux du Street Artist, qui vous collera bien volontiers quelques associations d’idées dans la rétine, dans l’oreille ou sous la ceinture.

Et non, encore non. Ni les Indiens, ni les Cowgirls, ni Richter, ni le Street Art ne sont réservés qu’aux agglomérations grouillantes et dégoulinantes. Ils se délectent, se combinent, se déploient, se dégustent tout aussi bien un dimanche à la campagne.

Prévoyez l’imprévisible. Nous avons de nombreux murs ici et sur chaque surface plane ou sonore, vous aurez la joie et la stupeur de découvrir les détournement et les installations numériques, ludiques, politiques, érotiques, bordéliques et énigmatiques, et ça manque pas d’humoristique non plus, quand son médium artistique et guide spirituel s’appelle Bob Cougar. 

Oui, c’est avec des trucs plein les yeux que vous repartirez de là, mais pas que, on n’oserait pas vous laisser partir le ventre vide, ni la bouche sèche, ni les oreilles tristes, ni le nez déçu… c’est un TeaTime à la Papeterie des Arceaux tout de même.

Un Stick avec Bob aux manettes, on vous y attend, venez sans hésiter pour en voir plus.

Et j’oubliais presque, comment une valise vole – mais vous le verrez au moment venu.

Bisou, bisou, bisou

L’urgence au bout des doigts

Certain-e-s ont raté le départ du train de 17h, mais ce n’est point grave puisque les corps et les oreilles présents se sont gavés de libellules électroniques en vole libre dans l’espace ouvertement clos de l’atelier, à coup de guitare les pieds dans la mare et le cerveau en mode automnal dans des voix subtilement envoyée. Grand merci à Gilles – PollyUnd – pour ce moment, non pas hors temps, mais bien au tempo de l’urgence des choses à venir.

Grand merci à PollyUnd / Gilles Auzou pour ce moment…

Who’s next?

ABC etc

Une fois de plus vous êtes conviés à quitter votre enveloppe corporelle pour prendre place dans des sons bucoliques trash et aléatoires. Et ça tombe bien cet orage automnal… C’est le déluge avant l’érosion cérébrale. Entrez dans la capsule de Mr A. avec son abc épicée : il va décoller les sonorités qui trainaient encore sous le capot.

Dans la cuisine de Monsieur A. on se met volontiers en mode auto-pilote pour exécuter la seule tâche qui nous incombe : plonger dans les vagues de douces turbulences qui lancent le corps dans une explosion rythmée et féconde. Un exutoire incertain par le truchement d’une guitare qui suinte ou grince subtilement dans le cortex en émoi au rythme des beats cheap. Une voix lointaine qui colle à l’épiderme expulse des eaux troubles de la mare. 

Gilles va alimenter de ses sons acidulés ces fruits trop mûrs gorgés de sucs qui tombent au sol en cadence, avec intempérance et intempéries, nourrissant les ondes pas encore rassasiées, bien que déjà soûls de sucres intenses. Il trace des pulsations en diapason avec les vibrations de saison. Tout l’espace qui reste à combler entre ici et là le sera par un savant étalage d’une entendue d’intensités variables, d’envolées bruitistes qui surprennent autant que le vole hasardeux d’un drone incontrôlable qui vrombis dans les recoins de votre estomac affamé de non-sens. 

Sa rythmique saccadée suspendra les membranes au guidon d’un ostinato lancé sans freins dans une descente, pour mieux guider votre corps dans des fuites électroniques ascendantes, en attendant de partir en voyage par un train de nuit. 

Des riffs sur trois cordes à variations noisy vont vous faire de l’oeil. Ses machines infernales ronronneront encore au creux de vos reins dans les heures qui suivront l’argument sonore annoncé, les refrains aléatoires vous feront du pied de la racine de vos pensées insoupçonnées et jusqu’au sommet du reste. 

Oui, on vous l’a déjà écrit : la table de mix sera à disposition des compositions erratiques et des beats anachroniques, tout ça délicatement arrosé de sons d’un autre temps bien présent.

Cela dit, ça peut craquer à tout moment. Si on y fait pas attention. Mais on s’en fout, tant qu’il y a du thé et des aubergines en gelée, des images et du son, c’est certain, on passera un hiver de plus au chaud…

Soyez prêt-e-s le 7 novembre à 17h à faire le plein de toutes ces choses qui manquent au répertorie sensoriel, d’ici peu les nuits seront encore plus longues, et un petit coup de pouce pour les entamer n’est pas de refus. Par ici vous serez servis avec générosité.

Faites-vous (nous) plaisir et bougez votre corps jusque là.

Bisous bisous!

Passe-passe

Petit tour de passe-passe pour passer du temps dans une enveloppe soluble insulaire capitonnée dans une mare en forme d’ondes.

Alors que certains dépensent des millions pour faire un tour dans l’espace, à la Papeterie des Arceaux nous avons la chance d’avoir partagé une capsule spacio-temporelle qui ne laissera pas beaucoup de trace numérique – et non, pas d’enregistrements, enfin si peu… ce qui rend l’expérience d’autant plus unique… grand merci  à Herr F. et ses hôtesses de l’R. pour ce moment hors temps. Et à la prochaine…