C’est pas que nous n’avons pas le temps de papoter, mais j’ai du papier à filer et il a du bois à bouger…
Résultat du premier teste de tissage/filage de papier:
Oui, c’est du papier et c’est aussi doux que du coton.
Dans la boutique vous trouverez aussi des oeuvres originales de différents artistes.
Des petites toiles de Patricia Clerckx, des peintures de Yves De Smet. Une illustration de Yvan Alagbé, des gravures et impressions couleur ou noir/blanc de Jean-Christophe Long et des gravures bichro ou noir/blanc de la main de Olivier Deprez. Des sculptures de Vincent Fortemps et de Habib Naoui. Des objets de Laura Leeson. Des bijoux de Muriel Hanwerk. Des bijoux, des sérigraphies et des impressions de Heather Leeson, des cartes de Suzie Pearson. Des idées.
Des gravures vintages. Des images de collection. Des matières inattendues. Des objets improbables. Des contenus insolites et des impressions originales.
Il y en a pour tous les goûts, tous les budgets et toutes les envies.
Les images ne seront pas oubliées, elles sont. Concentration et mouvement méditatif. Gouges. Bois. Rouleaux. Encre. Presse. Chaleur aussi! (alors que quelques goûtes ont décidées à lâcher leur fraicheur sur nous, il faudra penser à isoler cet atelier un jour…)
Une histoire s’est écrite à 12 mains apprenties et 4 mains adroites, toutes ont apporté à la constellation imaginaire avec adresse et conviction.
Le « shifu » n’est pas encore à ma portée, mais j’y travaille. Le rouet est enfin réparé façon « ici ». Un premier essai avec cet outil plutôt encourageant…
Dès que j’ai assez de matière première je passe au métier à tisser.
Et pendant ce temps là, ça grave à La Papeterie des Arceaux :
L’été 2017, sur le conseil de notre amie Iorwen, Sandra et Wally Wallman ont fait don de leur métier à tisser à l’atelier de la Papeterie des Arceaux (merci d’ailleurs). Bel objet. Bel outil. Que de pistes.
Après avoir fait un essai qui a satisfait une certaine curiosité et un besoin de comprendre les machines et leurs capacités, à la fois simples et complexes, le tout est resté dans l’atelier à attendre que le lien se fasse entre les objets, le lieu et les personnes, que la création demande un support, que se tisse le mouvement.
Puis à la fin de l’hivers, Joan Kendall a fait don de fils, de cotons et de 2 fuseaux pour completer le métier à tisser et encourager le mouvement. Mais comment s’y prendre pour ne pas se perdre dans toutes ces possibilités.Dans ces sacs il y a des dizaines de pelotes de toutes natures et de toutes les couleurs.
Une pelote tombe et roule au milieu de la pièce. Joan m’explique que c’est une pelote de fil de papier.
Et puis voilà, sans rien demander, depuis un peu plus d’une semaine le fil se fait au fuseau.
Mais fils de papier. Fils de fibres de papier. Le fuseau tourne et on explore les possibilités. Un nouveau support pour la reliure, l’impression et le papier en volume, des objets arrivent par flots.
Alors on cherche comment améliorer, peaufiner, comprendre, expérimenter…
Arrive le “Shi-fu”, pas celui du panda, celui du kami-ito (lamelle de papier) et du koyori (papier « tordu » ou corde de papier)), l’inspiration est là : le Shi-Fu est un processus de fabrication de « fil de papier » qui est ensuite tissé avec du coton ou de la soie. Le tissage de papier, le tissage du Khadi, du papier journal, du kraft … de façon simple mais subtile avoir un tissu de papier, sans tomber dans les pièges tendus et en savourant la recherche. Trouver un sens là où on ne s’y attendait pas : alors tisser du papier devient une évidence. Le « truc » qui était là et qu’on n’arrivait pas à formuler. Les idées s’emboitent, se multiplient, se chassent, se bousculent mais une chose reste : le papier.
Si parmi vous il y a des connaisseurs, passez nous voir, ici il y a des tonnes de questions à poser… Déjà maitriser le fil-papier et le fuseau. Et pourquoi pas le rouet. Ensuite tisser, relier, imprimer, plier et recommencer.
La fabrication du papier est un procédé simple mais qui demande de la patience, un peu de place et de la curiosité.
Il est possible de faire du papier à partir de quasiment n’importe quelle fibre végétale, mais nous avons découvert que les feuilles d’artichaut ne s’y prêtent pas sous cette forme : les fibres restent accrochés au tamis – je vais donc passer quelques heures à chercher le pourquoi et essayer d’y remédier, coooool…
Fabriquer du papier c’est pas juste génial, créatif et intéressant, c’est aussi utiliser les ressources naturelles que nous avons ici pour fabriquer un support qui nous sert quotidiennement :
Le lilas vient du village, toute l’eau (et il en faut!) vient de la cuve d’eau de pluie, lorsque j’utilise de la cendre (solution alcaline pour la cuisson) elle vient de la cheminée du voisin, mais je pourrais aussi utiliser la cendre des petits bois qui restent des cueillettes – cuissons – écorçage pour cuire les végétaux à la place du gaz! – et brûler le bois, au lieu d’en faire des grigris qui ont finis autour de la mare! … bref aucune perte lorsqu’on est bien organisé.
Voici comment nous avons fait ce mardi 8 mai, une fois de plus c’est une façon parmi d’autres et il nous en reste à explorer…
Cueillette, ébranchage, découpage, hachage et cuisson.
Puis mixage, mélange, tissage et couchage.
Cela donne des feuilles fait par nos mains de tous les ages…
Vous qui avez toujours voulu acquérir une oeuvre originale d’un artiste illustre, c’est le moment. C’est le moment de vous enivrer des gravures de Jean-Christophe Long, l’intoxication sera douce avec des prix démocratiques. Et c’est maintenant à La Papeterie des Arceaux. Ce mois-ci des gravures de Jean-Christophe Long se mettent à la portée de vos yeux. Ce sont des illustrations pour la presse Belge. C’est un engagement. Ce sont des gravures qui ont marqué un des passés du Frémok. C’est un dévouement. Ce sont les images qui ont jaillis d’un espace peu commun. C’est du vrai. Ce sont des instants à collectionner sans privation. Ce sont des éditions limitées. C’est du vintage. C’est d’époque.
Alors n’hésitez pas à assouvir votre envie d’originaux. Faites-vous plaisir : c’est la rage du printemps.
Je montre « une » façon de faire, il y en a d’autres, plus ou moins compliquées, plus ou moins intéressantes et vous pourrez ajouter des « apprêts » qui conviennent selon l’utilisation du papier (impression, reliure, dessin, écriture, encres, pliages, cartonnage, déco etc) mais ça, c’est un autre atelier…
J’ai pris des branches de lilas, (“comme les frelons!”, me l’a fait remarquer Emma), mais n’importe quelle écorce devrait faire l’affaire, c’est juste une question de ce que nous avons sous la main et surtout de ce qui n’est pas nocif! Si vous avez un doute protégez-vous – gants, masques et vêtements appropriés! – et cuisez en extérieur pour éviter des émanations dangereuses…
Le but de la manipulation est de récupérer les fibres de l’écorce, pour fabriquer nos feuilles à partir de la pulpe. Je prends aussi de l’avance pour l’atelier de mardi ; la « pâte de lilas » sera une des bases de vos feuilles de papier faites main, mais il faut tout de même un certain temps de préparation… (et merci à Iorwen pour le lilas et toutes les autres plantes et fleurs qui sont sous presse).
Étape par étape:
Cuire les branches à la vapeur. J’utilise un grand fait-tout et la “marguerite” (ou “vaporette”) comme quand je cuisine. Faites au plus simple.
Pensez à utiliser de l’eau de pluie : non seulement c’est écologique, c’est aussi une ressource “gratuite” et en plus elle contient moins de produits chimiques.
Selon la taille des branches, prévoyez entre 1 et 4h de cuisson (pensez à rajouter de l’eau au cours de la cuisson).
À quel moment c’est cuit? Il suffit de vérifier que l’écorce et l’écorce intérieure se détachent facilement de la branche. Vu la taille de ma casserole, j’ai fais de petites sections (donc plus de travail d’écorçage, mais c’est pas plus pénible que d’éplucher des patates ou d’écosser des haricots!)
Séparez les différents éléments : écorces, branches
L’écorce intérieur est plus claire et sert pour des feuilles « unies », l’écorce extérieure est plus foncée et sert pour des feuilles avec plus texture…
Je vais utiliser l’écorce extérieur et l’écorce intérieure mais séparément, pour avoir des résultats différents…
Le petit bois qui reste aurait dû servir à alimenter le feu pour faire cuire les écorces, mais je ne suis pas encore à ce niveau là… on en fera bien autre chose!
Et maintenant je laisse sécher, juste pour “blanchir” légèrement l’écorce et la cuire à nouveau pour fabriquer la pâte à papier, comme avec les autres végétaux.
À mardi pour ceux et celles qui veulent essayer et qui veulent continuer l’expérience. (Prévoir des gants de protection et des vêtements adaptés…)
Washi! Washi! Mitsumata! Lokta! Murier! Nouvel arrivage de papiers pour impressions, gravures, encres, peinture et origami du 10g au 100g de chez Khadi : ils sont magnifiques ces papiers! Le murier 30g (dit TP4) est en 120/60cm avis à ceux qui prennent de la place sous une presse…
Nous avons aussi le mûrier en 10g, 25g et 30gr, demandez la famille des « TP ».
Le washi mitsumata est juste parfait pour les pliages et l’impression sous presse (le plus proche du papier japonais)
Et le washi du Bhoutan est une merveille.
Et puis bien sur nous avons re-stocké des cahier carrés que vous avez tant aimé.
Work in progress – Travaux en cours… à suivre! Et comme vous vous en doutez, le matériel nécessaire est disponible à La Papeterie des Arceaux : gouges, lames, lino, gomme (plaque de gomme), papier. Jean-Christophe Long est là pour vous guider et vous conseiller, of course.